mercredi 10 février 2010

téléchargez sic13_février_2010

éditorial,
par Benjamin Alexandre


De vous à moi, j’ai toujours pensé qu’un poème se lisait avec les dents. Comprenez par là que je crois plus fermement à l’intelligence des mâchoires (et du corps en général) qu’à celle de mon modeste cerveau.

Plus sérieusement, j’avoue faire partie de ces lecteurs qui, face au poème, ne font pas d’abord appel « au sens » mais « aux sens ». La poésie est aussi et surtout affaire de corps. En cela, elle est accessible à tous.

Nombreux, pourtant, sont ceux qui pensent ne pas être suffisamment « instruits » ou « initiés » pour oser se plonger dans des oeuvres jugées hermétiques par des « spécialistes » ou qui s’excusent platement de ne pas « comprendre » un texte cependant qu’ils en admettent la beauté.

Et c’est certainement notre rôle que de rappeler ici qu’il est libre à chacun d’occuper comme il l’entend l’espace de liberté absolue qu’est le poème. Ne cherchez pas de clef... Il n y a aucune serrure!

De serrure, il n y en a pas non plus sur ces portes derrière lesquelles nous tentons modestement de mettre en voix et en corps des oeuvres comme celles de Patrick Bouvet, poète contemporain au verbe plastique, ou celles, plus récentes encore, de Matthieu Marie-Céline et de Pierre Hunout, membres actifs et talentueux de notre collectif. Dire que la poésie est affaire de corps n’est donc pas seulement une image mais une réalité physique que nous nous efforçons d’incarner au travers de ces lectures/performances données régulièrement dans des lieux aussi divers et populaires que la Loupiote, le Caméléon ou encore le Cherche Ardeur.

Reste maintenant à franchir le pas, à pousser définitivement les portes que ce numéro de sic entrouvre pour vous sur les oeuvres de Kenneth White et Patrick Bouvet, sur le travail d’éditeur d’André Velter ou encore sur les textes de Matthias Trivès, Matthieu Marie-Céline et Pierre Hunout.

Bonne lecture.



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