lundi 11 janvier 2010

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éditorial,
par Mathias Trivès


La poésie est un lieu de rendez-vous. [sic] déplie son espace poétique réinventé, peuplé de murmures et de cris, d’ombres et de blancheurs, sur le seuil de cette nouvelle année.
Un an de plus mais la poésie elle, ne cesse de rajeunir à travers la multiplicité de ses formes, et de ses tentatives réitérées pour saisir ce qui sans cesse se dérobe. Elle se transforme pour rester moderne, vecteur humain d’une époque. Aussi, en ces temps de modernisation, il n’est pas étonnant d’assister à l’émergence de revues telles que Dixit ou Gruppen. Car dans ce contexte de déshumanisation, la poésie résonne entre nos tempes comme un réveil, ramenant à la surface, ce désir d’« être au monde » et de l’habiter pleinement, en tant que sujet. Ainsi dans ce numéro du mois de janvier, [sic] donne à entendre les voix libres et libératrices de Laurence Barrère, Anouk et Pierre Hunout, dont les vers brefs sont autant de paroles en infraction face au silence.
Construire son avenir c’est aussi choisir son passé. C’est pourquoi, cette année, nos premiers pas en poésie se font dans la lecture, qui nous apprend à sortir de nous-mêmes et nous révèle des racines secrètes. La poésie débute toujours par une rencontre, provoquant une émotion qui ne nous quittera plus et nous aidera à appréhender le monde avec un regard neuf. Il paraît alors naturel, de chercher sa voie aussi dans la voix des autres. En témoigne le collectif dixit qui en ces temps de crise, s’est découvert des échos lointains avec les poètes de la Beat Generation, mouvement artistique qui ébranla la société américaine des années 60. « Beat » pour évocation d’un écrasement social, mais aussi brisure, rythme et spontanéité à travers l’invention d’un nouveau langage tout en rupture, influencé par le jazz. Dans la même lignée, Thierry Acot-Mirande et Anthony Clément nous font découvrir une oeuvre inédite en France du poète américain Ted Berrigan, poète contemporain de la Beat Generation.
Benjamin Alexandre, quant à lui, mettra en voix un texte de Bernard Hréglich, poète méconnu, disparu en 1996, frappé par la maladie et hanté par la mort à venir, qui offre une écriture exigeante, faisant de la poésie, le lieu d’un salut, une protection face aux dangers du réel et un moyen de révolte illustrant une profonde douleur d’être au monde.
Cette nouvelle année pour [sic] s’ouvre donc sous le signe de la dualité. Une démarche poétique passant par les étapes nécessaires et enrichissantes de la rencontre et de l’échange, pour accéder à une reconnaissance de soi en accord avec le monde.



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