lundi 16 novembre 2009

téléchargez sic10_novembre_2009






éditorial,
par Laurence Barrère


Parce que la poésie n’est pas un long poème d’automne, parce que dans l’éloignement comme dans la proximité, il s’agit d’exister, de faire exister. Parce qu’étonnament je me rends compte que c’est souvent dans le milieu éditorial, ce beau milieu des lettres, que la poésie reste décriée; une ineptie. [Sic] revendique. [Sic] parle d’aliénation. Mois aprés mois nous donnons un espace à de nouvelles bouches, à des bouches présentes.L’exemple ce mois ci avec un poème de Sarah Ouhayar, jeune poète slammeuse à la parole de flamme.

Parce qu’il est terrifiant d’approcher ce milieu que l’on nomme les lettres, et de n’y sentir que des sourcils cyniques face à la poésie. Pire : à sa passion, au désir d’écriture qu’elle anime pourtant en chacun de nous. Nous imprimons alors un espace libre, contre les mangeurs d’espace, contre les effaceurs de livres. A l’heure du livre sans chair, à l’heure du livre qui fait vendre, nous choisissons un espace dissident. Un espace où pratiquer la simplicité, et sa passion. L’inverse. Poésie réversible et renversante qui s’achemine entre les sens, entre les papilles. Tantôt célébrant l’autre, tantôt l’inventant, [sic] ne célèbre pas l’état du poète, mais l’espace qu’il rend possible. Et il y a du féminin dans la voix ce mois-ci, vers toujours plus de simplicité. La nature des choses. Avec Clara Janès, et son Livre d’aliénations, à paraître très prochainement chez Délit éditions, l’aliénation est multiple. L’érotisme infuse. Et parce que la poésie est partout, comme en témoigne l’hommage à Brigitte Fontaine, pyromane de l’âme , dans son dernier album. Nous désaliéner. Nous apprendre à décliner les paniques et les désinences du vide.

« Ecrire c’est disposer le langage sous la fascination » écrivait blanchot. C’est encore ce regard dont nous parlions, c’est encore cette faille que nous saisissons. C’est accepter la difficulté du sentiment. [Sic] revendique. [Sic] est libre. Parce qu’il y a des poètes inconnus, parfois comme des couteaux, qui vous sautent à la gorge avec leur poésie, parce qu’existe un espace unique où je puis me lover. Plurielle simplicité, [sic] continue d’éclore, assiste au phénomène du désir, de la création, de l’homme, de la femme : à l’omniprésence de l’aliénation.



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