dimanche 12 juillet 2009

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éditorial,
par Laurence Barrère


Parce que nous tous des voyageurs de la voix.

Après un mois de juin effréné à la température et aux lectures ryhtmées, dixit part à Lodève, en terre sereine du poème, pour dix jours en le poème, autour du poème, dans ses amonts et ses avals. Il ne s’agit guère de poétique, mais de poésie, de poésie pure. A ceux qui dévaluent la création singulière, dixit répondra par de la création. Attester ensemble le phénomène-voix, le phénomène langage. Sa diversité. Et par là même, son unité. dixit sort ses armes, et dilapide ses mots.

Nous vous invitons donc, du 19 au 26 juillet, à entendre « les voix de la méditerrannée », dans un festival atypique qui depuis 10 ans fait du poème et de son oralité un mode de vie, une promenade enchanteresse. dixit sera présent, avec ses publications semestrielles, avec [sic], sa revue mensuelle, et avec des propositions de lectures, en particulier autour du numéro 7 de sa revue.

Parce qu’il est parfois temps pour le poème de se régénérer, de toucher la sérénité qui parfois se délie dans les emportements multiples, parce qu’il est parfois temps pour le poète de rencontrer l’autre et sa langue, ailleurs. Toujours dans cette poétique d’échange de paroles et de regards de silence, dixit s’évade, pour mieux retrouver son centre. Ce que Bernard Noël appelle l’espace du poème, cet espace central, perpétuellement à réinvestir, dans la marche et l’affirmation des soifs.

La légèreté, si elle est toujours insoutenable, prend la forme d’un corps ce mois-ci, et avec la chaleur naissante émane du poème cet espace central. Nous écrivons parce que nous ne vendons pas des mots, nous écrivons pour vous donner à entendre, pour vous donner à voir.

Au-delà d’un imaginaire poétique, c’est une perception en acte de la création que nous souhaitons partager. Faire, et propager le poème ne revient pas à estimer l’échange, mais à le transhumer.

Transhumance salvatrice, qui fait de notre collectif un ensemencement, une naissance renouvelée.

Actualité naissante, pour le poète, pour le collectif. Sans l’autre, ma parole est néant. Sans l’étrange dans ta langue, ma lecture est illusion.

Vous témoigner ce besoin, hors les styles, mais en la nécessité. Nous pensons à Henri Meschonnic, présent l’an dernier à Lodève, qui fait de nous, indéfiniment, des voyageurs de la voix, des mutants de l’inconnu.



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