mercredi 15 avril 2009

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éditorial,
par Laurence Barrère

à René Gouzenne, sans qui...


Au-delà des paradoxes, le poème n’est pas une histoire de saison, aussi infernale soit-elle. Il n’y a pas de printemps pour un poète.

Peut-être, me suggera Serge Pey, est-ce toujours l’hiver, pour nous poètes. La Cave Poésie, et avec elle le collectif dixit créent l’équinoxe infinie, ce mois-ci. Car entre les solstices le poème reste présent et [sic], le mensuel de dixit, la part manquante, prend et donne la parole à la longue histoire d’une saison infinie.

La poésie, sa célébration, est toujours hors-dogme, hors-élitisme ; hors-saison. [sic] ce mois-ci rend hommage à la Cave Poésie, à Serge Pey, à son atelier de tous les possibles, à l’effervescence permanente. Une dyonisie sporadique. La poésie n’est pas un événement, et pour reprendre Aragon, elle est un mouvement perpétuel, l’essence de chaque moment, en ou entre les mots, dans le froid torride des saisons, des bouches, et du suintement des plumes qui les ravagent.

[sic] parle du froid d’écrire, au-delà du bourgeon coriace. Car le poète se moque du bourgeon, et Michaux l’écrivait: « attention au bourgeonnement: écrire plutôt pour court-circuiter ». dixit propose son court-circuit ce mois-ci,[sic], évoquant la parole singulière de ce lieu inaugural qu’est la Cave poésie, non un salon, mais un grenier de transparence du poème.

dixit, association, collectif et revue représente d’abord la parole du poème, avant celle du poète, représente d’abord la parole donnée à. Avec le numéro 7 de sa revue semestrielle, ce sont à travers trois écritures les entrelacs du sens, du silence et de la mort que nous donnons à entendre. 14 mars, soirée d’échanges, entre un collectif, ses invités, et un espace du poème, où nous réunissent cette semaine tous les possibles, contre les institutions, contre les langages établis. Le poème ne fera pas rire, le poème aprintanier ne parlera pas des fleurs que l’on veut bien lui accorder.

dixit s’adresse aux aiguiseurs de saisons, par vous et pour vous, à Serge Pey et à ceux à qui il ensaigne la naissance, à travers cette semaine, où nous nous plaçons hors la masse, hors l’état, où nous parlerons, où nous dirons l’entre-quatre des saisons. Car « la vérité n’a qu’un visage, celui d’un démenti violent » disait Bataille.



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