mercredi 15 avril 2009

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éditorial,
par Pierre Hunout


Point de répétition, seule une réitération : nous ne sommes maison qu’en commun, un fragile édifice polyglotte et polémique. Politique donc. Publier, rendre le parole à, non pour occuper le terrain, mais bien parce qu’il y a nécessité à faire entendre, urgence à se faire entendre. Certes, il ne s’agit pas d’atteindre à l’effacement de ce bruit ambiant ; certes, c’est par l’opulence que ce dernier tend à masquer la perspective aveugle, le poids de l’aphasie. Toutefois, il faut amener au jour ces tentatives de le détourner, de le dévier et de rendre audible ce qui jusqu’ici n’était que sous-jacent. Travailler l’acouphène. C’est donc ici le rôle de dixit, du collectif dixit, que d’ouvrir une porte plurielle, une proposition aux bras tentaculaires, une po[li/é]tique.

En somme, il s’agit d’éclaircir le poème, ou l’arithmétique du désaccord. Mais soyons vigilants, le consensus n’est pas de notre temps, si tant est que jamais ce ne fut le cas. Et si nous nous enorgueillons encore à défricher, creuser de la liberté dans le soleil sera toujours le plus sûr moyen de voir surgir notre seuil, où gravir ; aujourd’hui et demain, comme hier, la poésie s’exprime dans la dissidence, à la marge des littératures ; précaire, ce n’est qu’ensuite que les pouvoirs l’utilisent à desseins. Et pourtant, de combien l’indispensable mise en marche se doit d’installer un lieu de contre-jour. Quand bien même se serait-elle estompée, éblouie d’une lumière rasante, il y a une bouche qui dit le levant de la parole hors de soi. Il se hisse, ce poème, notre étendard. Qu’il parcoure le trou noir de son propre secret, à contre-courant de l’entendement général. Peu importe. Ailleurs, toute la langue ferait défaut.

Vous, vous êtes venus, vous avez vu, vous avez lu tandis que 2009 s’avançait. Un siècle qui s’amorce, un nouveau berceau fait à [sic], le mensuel de dixit, et, au nom du collectif, je vous en remercie sans oublier de vous souhaiter bon courage. C’est que ce siècle, nous, sera courageux ou ne sera pas.



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